ARTHUR RIMBAUD A ÉCRIT:
La Maline
Dans la salle à manger brune, que parfumait
Une odeur de vernis et de fruits, à mon aise
Je ramassais un plat de je ne sais quel mets
Belge, et je m'épatais dans mon immense chaise.
En mangeant, j'écoutais l'horloge, - heureux et coi.
La cuisine s'ouvrit avec une bouffée,
Et la servante vint, je ne sais pas pourquoi,
Fichu moitié défait, malinement coiffée
Et, tout en promenant son petit doigt tremblant
Sur sa joue, un velours de pêche rose et blanc,
En faisant, de sa lèvre enfantine, une moue,
Elle arrangeait les plats, près de moi, pour m'aiser ;
- Puis, comme ça, - bien sûr pour avoir un baiser, -
Tout bas : "Sens donc, j'ai pris une froid sur la joue..."
A.RIMBAUD, Poésies,Charleroi, octobre 1870.
Dans la salle à manger brune, que parfumait
Une odeur de vernis et de fruits, à mon aise
Je ramassais un plat de je ne sais quel mets
Belge, et je m'épatais dans mon immense chaise.
En mangeant, j'écoutais l'horloge, - heureux et coi.
La cuisine s'ouvrit avec une bouffée,
Et la servante vint, je ne sais pas pourquoi,
Fichu moitié défait, malinement coiffée
Et, tout en promenant son petit doigt tremblant
Sur sa joue, un velours de pêche rose et blanc,
En faisant, de sa lèvre enfantine, une moue,
Elle arrangeait les plats, près de moi, pour m'aiser ;
- Puis, comme ça, - bien sûr pour avoir un baiser, -
Tout bas : "Sens donc, j'ai pris une froid sur la joue..."
A.RIMBAUD, Poésies,Charleroi, octobre 1870.
1 commentaire:
Hugo, Wilde, Dumas, Garcia-Marquez... je viens picorer dans mes instants de solitude tes gourmandises littéraires qui sont aussi les miennes, tout en rêvant au lapin aux noix (j'ai six noyers dans mon pré...) qui nous changerait de la pintade pareillement accomodée,je retourne à Rimbaud nullement rassasiée, et reviendrai demain autour de mon café, trouver des jolis mots à grignoter !
Merci Henriette pour ton coup d'coeur ! Avec toute mon amitié et encore bravo !
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